samedi 14 novembre 2009

Et maintenant, que vais-je faire?

Du haut de son trapèze, l’acrobate courbe sa colonne vertébrale pour ressembler à rien d’autre qu’un ressort. Ses muscles se contractent, son respiration est entrecoupée. Il s’élance dans l’air afin d’attraper une corde encore plus haut placée, dans un bond qui défie la gravitation.



Dans mon groupe, j’ai pour l’instant, trois apprenants : une Russe, un Chinois et une Nigérienne. A part la Russe, qui semble être une vraie débutante (je dis « semble » car son copain lorsqu’il l’a inscrite a dit qu’elle avait déjà étudié un peu le français, mais après en cours tout était comme effacé de son esprit et même le simple mot bonjour était infranchissable les premières 10 minutes du cours), les deux autres devraient suivre les cours du groupe « B», mais ils rencontrent d’énormes difficultés…


Bref : dans on m’a confié trois apprenants complètements différents et qui ont besoin chacun d’une façon différente pour combler leurs lacunes et réussir à les mettre à niveau.


La Nigérienne travaille en France depuis dix ans, mais parle au boulot en anglais. Elle a de grands problèmes pour lire, si elle parle ou écrit assez bien, elle lit vraiment comme un enfant, elle déchiffre presque. Une simple carte postale devient une montagne à surmonter.


Le Chinois travaillait dans son pays dans une entreprise où il parlait anglais, il est venu en France après avoir suivi des cours de français pendant une courte période de temps en Chine, il a lu un livre de vocabulaire cet été. Donc, du vocabulaire, il en a. Lire, il lit très bien et assez vite. Ecrire, ça va. Tout ça pourrait indiquer un niveau A2 ou un petit niveau B1, peut-être. Mais en ce qui concerne la production orale, ce n’est pas du tout la même chose. Les deux premières semaines il ne disait presque pas un mot, et récemment il commence à parler, parfois il lui arrive même de poser des questions. Ses phrases restent très limitées, par exemple, si je lui pose une question, il me répondra sans faire une phrase avec un sujet, un prédicat et un complément. Encore plus inquiétant chez lui, c’est le fait qu’il a beaucoup de mal à comprendre ce qu’on lui dit. La directrice par exemple lui parle en anglais à chaque fois quand il ne comprend pas. Moi, je me force de parler très lentement, j’insiste, je reformule, je mime. L compréhension orale reste son plus gros problème.


La Russe, elle, ressemble à une vraie débutante. La compréhension écrite commence à marcher un peu mieux, mais l’oral (surtout la production – formuler une phrase lui prend parois plusieurs minutes) est quand même le point sur lequel je devrais me pencher dans son cas.


Mon plus grand défi à l’heure actuelle est de concevoir dans tous les cours des activités qui viennent à l’aide de chaque apprenant et de répondre à ses bésoins, d’essayer de marier les quatre compétences (expression orale et écrite, compréhension orale et écrite) et de faire en sorte que chaque apprenant puisse avancer.



P.S : chacun a une autre manière d’aborder les mots inconnus – si la Russe sort son dictionnaire, le Chinois me répond avec le mot en anglais……hmmmm…….je trouve cela intéressant et peut-être je pourrais en faire un argument dans le mémoire……..à réfléchir !

2 commentaires:

Raoul a dit…

Bonjour mlle ou mme!J'ai lu avec intérçet ton billet!mais est-ce nigérienne ou nigériane?Il y a niger et Nigéria en Afrique!voici l'adresse de mon blog:http://fleetc.blogspot.com Mon nom est Raoul TOSSOU!je suis en master 1 Fle cette Année!

la petite étoile a dit…

c'est une nigérienne...