lundi 15 février 2010

Zinédine, c'est quoi?

Comme une pensée qui surgit dans la nuit, il plonge dans la lumière vive, pour attraper un petit bâton lié par des fils invisibles au plafond en toile bleue étoilée. L’acrobate savoure chaque instant de son vol qui défie les lois de la physique.


« Zinédine, c'est quoi? » me dit ce matin le chinois de ma classe. Il n’aime pas le sport et il ne comprenait pas comment quelqu’un peut avoir ce nom. Il voulait surtout en connaître la signification, car en Chine chaque nom veut dire quelque chose. Olga lui a raconté une anecdote courte, non pas parce qu’elle aime le sport, mais parce qu’elle aime le scandale… 


Ces derniers jours tout bascule. Ma tête devient un plein feu d’artifices avec des questions liées au métier d’enseignant de FLE, aux responsabilités que ça implique par rapport aux élèves, à la permanente recherche d’améliorer ses cours, à la façon de réagir dans des situations des plus diverses.

Ma classe a quasi doublé pendant ces 2 dernières semaines. Beaucoup de gens viennent pour prendre des renseignements, mais ne reviennent pas après. Deux nouveaux élèves ont intégré mon groupe :

- une jeune fille venant de la république de Géorgie, médecin qui doit apprendre le français pour conserver son poste à l’hôpital. Elle arrivée à l’école il y a dix jours.

- l’autre nouvel étudiant est venu s’inscrire cet après-midi. Il s’agit d’un palestinien, médecin lui aussi, qui a fait ses études à Cluj (et oui ! il parle roumain !!!). A la recherche d’un emploi, il veut apprendre le français aussi pour une communication plus facile avec sa femme qui est française. Il commence demain et il aura droit à des tests pour évaluer son niveau.

Du coup, je remets en question toute ma façon d’enseigner, avec deux apprenants, parfois trois, j’avais construit mon cours autour de leur progression et jusqu’à maintenant ils ont fait de grands progrès. Mais v’là tipa que les nouveaux arrivent et on me demande de tout recommencer avec l’alphabet, le présent, je m’appelle, je suis…., j’ai….

J’ai constaté avec Tina (la fille de Géorgie) qu’elle a des bases, qu’elle a déjà pris des cours, mais ses problèmes restent la lecture, l’écrit et la prononciation. La compréhension orale et écrite lui est facile. C’est pour ça que je lui ai envoyé quelques fiches de grammaire (par exemple le passé composé, car elle utilisait mal les auxiliaires) pour qu’elle les lise à la maison et en classe, je prépare des petits exercices de révision qui servent aussi aux autres. Je compte faire pareil avec le nouvel apprenant.

Aujourd’hui, ils ont eu un jeu de l’oie, pour se détendre de l’imparfait, et ils en étaient ravis !

Classe double, préparation double, nombre double de photocopies…je me vois obligée plus qu’avant de mettre en place une pédagogie différentiée.


Le même problème persiste : la directrice n’avait même pas l’intention de m’annoncer que vendredi dernier les élèves ne venaient pas, donc le cours était annulé et c’est par eux que je l’ai appris. Au niveau tuteurage, son implication reste minime, voire inexistante.


Grand plus : j’adore travailler avec mes élèves et même si l’ambiance n’est pas top, le plaisir que le fait de les voir progresser me réchauffe le cœur.


Surprise à laquelle je m’attendais un peu : les langues fusionnent à la porte de la classe, Tina et Olga se parlent en russe, devant l’école, tandis que Tina parle à Xiao-dong en anglais.


Je vais m’arrêter ici, car je dois refaire mon cours pour demain..Vous aussi, ça vous prend plus de temps la préparation que le temps passé en classe ?

Aucun commentaire: