lundi 12 octobre 2009

Première journée au Cipel (6-7 octobre 2009)

Il jette un dernier regard furtif vers les innombrables yeux qui le fixent, peut-être pour le voir tomber…


Dans la lumière blanche, son costume paraît incandescent… Dans la lumière trop forte, il refait dans sa tête les gestes a tant répétés.

Le voilà, il se lance sur la corde si tendue qu’elle devient tremblante. L’acrobate fait son premier pas, tout seul, au-dessus de l’inconnu.

Va-t-il tomber? Non! Ses doigts des pieds s’accrochent à l’idéal de ses espoirs, à ses rêves qui doivent devenir réalité, tandis que ses mains coupent dans l’air des formes familières…



Donc, ce lundi j’avais cours le matin avec des apprenants de niveau “B” et l’après-midi avec des débutants.





Le premier groupe était composé de deux étudiants – un Chinois et une Mexicaine, qui se connaissaient depuis quelques semaines, pendant lesquelles ils ont été dans le même groupe. Je leur ai fait faire des jeux et une partie d’un examen de DELF B1, histoire de voir leur niveau. Ainsi, ai-je constaté que leurs niveaux étaient assez écartés. A la fin du cours, toujours souriants (lors de cette première leçon j’ai pris beaucoup de plaisir et eux aussi!), j’ai posé la question : “Est-ce que vous avez compris? Vous vous êtes amusés aussi?”. L’apprenant chinois a soudain répondu “non”, accompagné d’un mouvement de tête…Après il a rajouté…”je n’ai pas compris la question”…C’était que ça son problème! En parlant encore une minute avec eux, j’étais rassurée.



Le cors d’après-midi fut une autre histoire…Bien armée de ma leçon zéro, dynamique et ludique, à la Mme Tellier, d’une balle, de petits papiers et d’une carte du monde, j’entre dans la classe. N’ayant eu presqu’aucune information sur les apprenants, je me retrouve face à deux étudiants, le Chinois du matin qui a de forts problèmes à l’oral et une jeune fille russe. On m’a après dit que dans les semaines suivantes d’autres étudiants viendront se joindre aux cours… Bon, on va faire avec! Alors, je commence par me présenter, mon nom, ma nationalité, je montre mon pys sur la carte, je montre la France également…Quand je me rend compte que la jeune fille Russe me regardait d’un air étonné…Mais qu’est-ce qui se passe? – me demandai-je. Je découvre en fait qu’elle était une vraie débutante et que tous les jeux et activités que j’avais envisagés étaient compromis. Je lance un regard désespéré vers la directrice du Cipel, qui me sauve en me disant “L’alphabet”. C’est comme ça que j’ai commencé: par faire répéter des phrases “Je m’appelle Ioana. Je suis Roumaine.” Je me servais de la balle pour désigner la personne qui allait répondre. Après j’ai présenté l’alphabet, qu’ils connaissaient déjà. A l’aide d’un dictionnaire et après de petits papiers, on a réussi à faire des mots…



Hier, les choses se sont passées un peu mieux, ils avaient l’air plus motivé et dynamique…J’ai continué avec le verbe “avoir” et “être” et toujours avec le jeu de mots. Cette fois-ci, je l’ai présenté comme un concours et la “récolte” fut abondante, ils ont trouvé à peu près une centaine de mots…

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