vendredi 23 octobre 2009

Bilan – les deux dernières semaines (semaine 2 et 3)

Les jours passent et les cours avancent et moi... Et moi, je fais de mon mieux pour que mes élèves comprennent et apprennent ce que je leurs dis...

Avant la première activité de chaque jour, j'essaie d'engager une petite discussion histoire de voir s’ils ont passé un bon week-end, si leur matinée a été bonne et s’ils ont fait le devoir. Le devoir ! Ce petit mot impossible qui signifie « homework » et qui s’efface subitement de la tête de chaque apprenant à chaque fois que je pose la fameuse question « Est-ce que vous avez fait votre devoir ? ». Presque à chaque fois, au moins les premières fois, j’avais la même réponse…Des yeux curieux qui devenaient énormes et qui me regardent avec un mélange d’appréhension et de sournoiserie…Les têtes se penchent, les regards plongent et fixent quelque écriture invisible dans leurs cahiers…Alors, je me mets à expliquer que faire son devoir c’est nécessaire, pour mieux fixer ses connaissances. Ils n’ont pas l’air de comprendre tous mes mots, mais j’espère que le sens passe quand même à travers les barrières linguistiques.

Et après, ces verbes du 1er groupe, simples, mais compliqués par leur simplicité et leur régularité, qui s’entêtent de ne pas s’imprimer dans la mémoire des apprenants.

Reprenons : j’ai trois apprenants : une Russe, un Chinois, une Nigérienne (qui vient de rejoindre le groupe cette semaine). Pour les deux premiers ils suivent des cours avec moi depuis trois semaines.

Pendant la première semaine, on a fait connaissance, j’ai introduit les verbes « être » et « avoir », les nationalités. Ils connaissaient déjà quelques couleurs et quelques membres de la famille. Ils ont fait des phrases simples.

La deuxième et la troisième semaine : je pensais que le rythme d’apprentissage était géométrique et qu’ils allaient apprendre de plus en plus vite et de plus en plus de choses. Mais lundi prochain, la réalité était déjà une autre…Ils oublient vite, très vite, d’une formulation à l’autre ; le même mot paraît inconnu. J’ai compris encore mieux l’importance de la répétition. Pour mémoriser il faut surtout répéter. Beaucoup de fois. Depuis, je fais répéter, tous les quelques jours, je propose de petites révisions, jusqu’à ce que ce soit mémorisé.

Au programme : jeux de mots (à composer des phrases à partir des mots mélangés), compréhensions écrites (petits dialogues suivis de questions sur le sujet), les verbes du 1er groupe, le vocabulaire de la famille et le casse-tête de trouver l’oncle de ma tante et le père de mon frère qui est le fils de ma tante ( ), les salutations, la différence tu/vous…

Effet observé : intervention de l’étudiant plus avancé qui aide, explique ou corrige les autres.

Constat : sans les avoir vus ensemble, ils connaissent des mots du genre « rouquin » ou certaines personnes du verbe « aller ».

Conclusion :

Il arrive parfois (souvent ?) une situation particulière. Je prépare mes cours, les fiches à distribuer, les activités à faire. Par exemple, jeudi dernier je pensais leur parler des possessifs…Les fiches dans le dossier, je me prépare spirituellement aux possibles questions ou explications dont ils auraient besoin. Mais ils en avaient décidé autrement. Arrivée en classe, je constate qu’il n’y avait que l’étudiant chinois qui était venu en cours (la Nigérienne avait eu un empêchement et la Russe était malade). Donc, je me dis, je ne peux pas passer à un autre point de grammaire avec si peu d’étudiants. Alors, tout d’un coup, je profite du fait qu’il n’avait pas fait son devoir pour le faire parler. Et il m’a parlé de la Chine et de la France pendant 2h30. Tout en ayant comme guide la fiche qui avait été son devoir – de faire une description, de parler de sa maison, de comparer avec les maisons françaises, des loisirs des jeunes...

Des imprévus arrivent toujours, voire ce serait plutôt l’exception qui pèse plus que la règle. Je me suis rendue compte que la plus grande qualité d’un enseignant de FLE est l’adaptabilité. Adaptabilité aux situations imprévues. Adaptabilité aux niveaux types d’apprenants. Adaptabilité aux différents niveaux des apprenants.

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